mercredi 17 février 2010

INSOMNIE CULTURELLE

En ce moment je souffre d'insomnie. Un mal qui peut prendre la tête et vous rendre irritable.


Pourtant j'y trouve depuis peu un avantage non négligeable : je peux regarder à loisir des émissions de télé poubelle tout en ayant une très bonne excuse et sans culpabiliser.




De plus, les programmes nocturnes regorgent d'ovnis télévisuels. Je les soupçonne d'être élaborés par des stagiaires en école de communication, ambitieux mais frustrés. Le stagiaire en école de com, ce petit pervers, profite que personne ne le regarde pour mettre au programme des rediff d'Hélène et les Garçons, Les années collège, les années lycée, les années de l'amour à la cantine de la fac, les années de l'amour à la salle de sport ultra équipée et moderne de la cité U, les années du collège des cœurs brisés, etc...



Le stagiaire aime aussi beaucoup les émissions de téléréalités, j'ai donc pu constater que Mickael Vendetta estimait que ses colocataires étaient des has been (certes, autant de clairvoyance l'honore, mais n'est il pas lui même un never been ???)




Mais le stagiaire, ce petit être lubrique et pernicieux, en profite surtout que ses chefs ont le dos tourné pour programmer du film EROTIQUE !



Car c'est sur un monument du film érotique des années 80 que je suis tombée cette nuit. Un truc interdit au moins de 16 ans, avec des dames nues mais coiffées et maquillées comme pour aller au "Macumba disco club 2000". En fait, j'ai tout de suite été charmée par le titre : "JOY EN AFRIQUE". Et moi j'aime l'Afrique.


Surtout depuis que j'ai vu Hatari et que je me suis promis qu'un jour je vivrai dans une réserve avec un clone de John Wayne, qui afficherait un détachement bourru et des mines renfrognées de mec à qui on la fait pas mais qui finalement tomberait fou amoureux de moi alors que je donne à manger à des bébés lions.





Bref, me voilà partie pour mater les aventures de Joy dans la brousse. Même si j'ai loupé la première demi heure je pense que mon récit ne devrait pas trop s'en ressentir et que je saurai faire ressortir l'essentiel du scenario.





Joy est une très jolie jeune fille (Zarah White en 1988), qui vit une folle passion avec un vieux mac aux cheveux longs gras et en costume blanc. En plus il a une sacrée gourmette, même 2, ce qui me fait supputer une activité professionnelle ayant un rapport avec la drogue et les putes.



Je ne sais pour quelle raison, les voilà partis tous les 2 pour un séjour en Afrique. L'Afrique, contrée lointaine et sauvage, peuplée de guerriers Massaï, où les sorciers vaudous transforment vos rêves en obsessions lancinantes et où la moiteur de l'atmosphère vous fait glisser dans la torpeur d'exactions inavouables.





Une ambiance très bien rendue par le réalisateur grâce à la surenchère de moustiquaires, de 4x4 roulant dans la poussière et de magnifiques autochtones en tenue locale.




Ça commence très fort dans la chambre avec une scène d'amour frénétique entre Joy et son mac. On regrette tout de même que dans les années 80 les hommes n'étaient pas encore familiarisés avec l'épilation dorsale, voire fessale.




Le mac propose soudain à Joy de rejoindre un couple d'amis dans leur superbe résidence à colonnes corinthiennes de toute beauté. Joy qui est vraiment gentille et ne peut rien refuser à poilu-du-cul accepte sans hésiter et s'habille : elle enfile donc une robe transparente blanche SANS METTRE DE SOUS VETEMENTS !! Le mac remet son beau costume blanc.




Ils vont donc rejoindre l'autre couple qui est un peu une pâle copie du précédent : le mec a aussi un costard blanc mais il est plus vieux et plus gros et plus moche aussi. La meuf est bien gaulée mais beaucoup moins jolie que Zarah White. La meuf porte aussi une robe blanche moulante très courte, lacée dans le dos, une robe qu'elle a sans doute trouvée dans un sex shop au rayon "soirées échangistes pendant la canicule".




Le couple s'est visiblement mis d'accord pour se mélanger avec Joy et son mac. Le mac n'y va donc pas par 4 chemins et se retrouve donc dans un lit à moustiquaire à forniquer avec la meuf. JOY réalise alors avec horreur que son mac n'est pas amoureux d'elle et décide de s'enfuir dans la brousse. Mais elle est poursuivie par le vieux mac moche qui attend son du et qui a la nette impression de s'être fait couillonner en prêtant sa femme au jeune mac.



JOY arrive à lui résister, non sans avoir au passage malencontreusement déchiré sa robe : elle se retrouve donc avec un sein à l'air, courant à perdre haleine jusqu'au bord de la mer.



Elle est désespérée et fragile. Et c'est là qu'elle rencontre un grand noir en boubou violet. Malgré le boubou on devine que cet autochtone est très content de la voir, ou alors c'est qu'il a oublié des trucs dans sa poche de boubou.




Il propose à JOY de l'emmener sur son bateau pour lui faire faire une ballade. JOY qui est toujours aussi gentille, accepte. Sur le bateau on a donc droit a un très beau plan de peau noire sur peau blanche, tout ça debout en proue à l'avant du bateau. On se demande bien qui conduit pendant ce temps.





Ils arrivent dans une autre superbe demeure de toute beauté, encore des colonnes, des voiles de gaz blanc, des statuettes africaines, tout le tralala... C'est la maison où travaille boubou violet. Il est en fait le domestique d'une princesse africaine très belle dont la voix est celle de Woopie Goldberg. La princesse africaine fait signe à JOY de se dévêtir, et JOY s'exécute. Les voilà donc au bout d'à peine 2 minutes dans un autre lit à baldaquins/moustiquaire, en pleine extase. A un moment la princesse s'empare d'une statuette phallique en bois d'ébène, moulée sur ce qu'on peut sans problème comparer au Rocco Sifredi africain.





JOY est sans voix, vaincue par tant de plaisirs. La princesse lui propose donc de l'épouser. Au bout de quoi, on va dire 2 heures ??? JOY accepte, parce qu'elle est très gentille.



Les épousailles ont lieu, et c'est l'occasion pour le réalisateur de donner une touche folklorique et culturelle à son film. Nous voilà cernés par des hordes de danseuses en pagne de paille, seins nus évidemment, les joues barrées d'un maquillage guerrier, les chevilles cerclées par des morceaux de tissus bariolés. Ça danse sauvage, ça tape sur des tambours et des jambé à tout va, ça danse la saga africa du sexe, ça fait presque peur.





Le lendemain JOY et sa femme se baladent tranquillement à cheval au bord de l'eau, en soutif de maillot de bain mais SANS CULOTTE et SANS SELLE. Et là j'ai vraiment croisé les doigts pour qu'elles aient à disposition une bonne crème anti mycose.





Je commençais à sombrer dans les bras de Morphée quand je tressaillais en entendant les cris de JOY qui se faisait enlever !! haaaaaan !! du suspens !!! mais là vraiment j'étais trop fatiguée, c'était trop d'émotion pour moi et je suis partie me recoucher sans connaitre LA FIN DE CETTE HISTOIRE FABULEUSE !!!!! Si quelqu'un parmi mes lecteurs les plus pervers a vu ce film, j'aimerais vraiment qu'il m'en narre la chute... merci.



En tous cas cette nuit j'ai rêvé que les guerriers m'assaillent...