mardi 20 avril 2010

Commerce de promiscuité

J'ai l'habitude de faire mes courses dans mon quartier, je fuis les grandes surfaces, les familles en survêtement qui se déplacent minimum par bande de 10 avec les grands parents et les cousins, j'évite les promo sur le cochonou ménées par des animateurs sous acides, et je fais l'impasse sur les kilomètres de rayons proposant le même produit en d'infinies déclinaisons issues des brain stormings cocaïnés de "chargés-marketing-et-développement" qui se prennent pour Seguela.

Tous les 3 jours environ je glisse donc les anses de mon petit panier en osier sur mon épaule et je pars chercher ma mozza et mes tomates à la superette du coin. Résidant dans le quartier depuis 8 ans j'ai donc pu tisser des relations amicales avec les différents employés.
A chaque fois on parle du temps, de la politique ou des faits divers, on argumente et on blague, ça vole haut ; à côté les "Brèves de Comptoir volume 4" c'est "Critique de la Raison Pure".

Récemment cette belle complicité a engendré un grand moment de solitude.

Pour préparer dignement Pâques et observer chez ma fille l'émerveillement de la découverte des traces laissées par les cloches dans le jardin, je suis partie acquerir un quintal d'oeufs, poules et lapins en chocolat. En passant à la caisse, mon pote Karim vide mon panier et commence à passer les articles au scanner. Et va savoir pourquoi, il se sent de commenter tous les articles, ce qui donna lieu au dialogue suivant :

-Karim : " ah de la mozza, encore des tomates mozza ce soir, régime hein ???" (assorti d'un clin d'oeil)
- Moi : "ah oui c'est frais en cette saison, ça passe tout seul"
-K : "des éponges ! petit ménage de printemps ?"
-M : "ouais je suis une vraie petite fée du logis"
-K : "ah du rosé, celui là il est bien fruité, on reçoit des amis ?"
-M: "oui mon jardinier doit passer me livrer des plantes, je lui offre l'apéro"
-K : "oh tous ces chocolats, elle va être contente la petite !! mais dis moi c'est pas elle qui va manger tout ça hien !!! (re- clin d'oeil complice)
-K : "de la vache qui rit, moi j'adore ça, mais il parait que c'est que des merdes dedans"
-M : "Je m'en fous c'est pour ma fille, moi je bouffe pas ces saloperies"

Tout ça bien sur alors que la file d'attente s'allongeait et que 12 paires d'yeux étaient braqués sur mes achats. Karim égrennait lentement mon butin et je commençais à voir arriver de plus en plus précisément le moment où il allait tomber sur la boite de Tampax flux normaux...

Comment allait-il gérer la situation ? Le rouge lui montrait-il aux joues ? Tournerait-il la boite dans tous les sens en hurlant à Christel de lui trouver le code des Tampax ?

En fait, quand il s'aperçut de ce qu'il tenait entre les mains, il passa l'air de rien, tout en finesse pour vite commenter la suite : le thon en boite

-K : "C'est pratique les conserves quand on travaille hein ?"

La classe. Bravo Karim.

La prochaine fois j'ai prévu de faire le réassort du papier toilette, alors si tu pouvais éviter de faire des commentaires sur le fait que je le prends super doux molletonné et parfumé à la pêche ça m'arrangerait. Sinon j'espère que t'as pensé à me mettre de côté les makrouts.

jeudi 15 avril 2010

Ma nuit avec Bruce

Chers amis,



Je vous ai manqué et c'est bien normal. Comme je vous comprends.

Mais j'avais tant de choses à faire dans cette vie tumultueuse qui est la mienne. Le calme étant revenu, je peux désormais vous fournir en articles passionnants.



Il fallait absolument que je partage avec vous une aventure qui m'est arrivée cette semaine. Une histoire d'alcôve...virtuelle malheureusement.

J'ai en effet rêvé que je passais une nuit torride avec Bruce Willis.



Bon en fait, ça avait démarré assez simplement, de manière très conviviale : on était au resto avec des collègues (dont un avec qui je formais plus ou moins un couple, en tous cas y avait une histoire de coucherie là encore, c'est sur). Et là, assis à une table, en face de moi, qui je vois pas ??? Bruce Willis et Demi Moore en train de se faire un petit resto tranquillou en amoureux. Oui mon rêve devait certainement se dérouler dans une espèce de faille spatio-temporelle à mi chemin entre le début des années 90 et maintenant. Un détail qui ne manque pas de sel : Bruce portait le chapeau de Charlie Winston.



Bien sur, en tant que stars interplanétaires, sexyssimes et riches, ils avaient autour d'eux tout un staff de gardes du corps (armoires à glace style Men in black, costard noir, lunettes noires, facies patibulaire, tellement cliché que j'en arrive à douter de mon originalité subconsciente) et d'agents.



Donc pour vous dire que c' était pas gagné entre Bruce et moi au départ. Y avait un peu de monde autour de nous quoi, fallait braver l'adversité. Et surtout outre passer le fait qu'à ce moment là Bruce et Demi étaient en totale osmose amoureuse.



Mais qu'à cela ne tienne Bruce est un mec, un vrai. Je le vois braquer sur moi des regards concupiscents et dominateurs. Il sait que dans pas longtemps je serai sienne. Moi pas encore, mais je suppute.

Et puis tous ces regards dominateurs moi ça me trouble. Je deviens toute molle.



Alors déjà je commence à préparer le terrain auprès du mec qui m'accompagne et je lui explique gentiment qu'il va falloir qu'il me laisse un peu de champ ce soir, que je suis pas hyper dispo, que je me sens pas, gna gna gna. Je vois son regard se voiler d'une certaine tristesse et d'un regret infini, ce qui me fait un peu de peine mais n'entame en rien ma détermination : j'offrirai mon corps à Bruce ce soir.



Bruce fait un peu son mac (ou est-ce de la timidité de sa part, je l'impressionne ?) et missionne son agent pour venir me faire "the indecent proposal". Ouais c'est Hollywood spirit in my dream, je fais ce que je veux, c'est mon subconscient, merde.



Moi je cherche pas à minauder, à faire la fille qu'hésite, je réponds cash que ce sera Ok et sans contre partie. Gratos.



L'agent repart donner ma réponse à Bruce qui se lève de table illico, tout en me fixant de son regard d'acier, il manque de faire tomber la table tellement il est impatient. Ce que je peux facilement lui pardonner.



Bon, Demi est toujours à côté et commence un peu à râler mais Bruce la fait taire d'un doigt sur la bouche. Pétard elle moufte pas Demi, elle a compris c'est qui le boss.



Ca me fait un peu de peine pour elle parce qu'elle se retrouve abandonnée, délaissée pour une autre, et je me mets à sa place mais bon y a un moment pour tout dans la vie, un moment pour s'amuser et un moment pour prendre sur soi.



Nous voilà donc partis en Hummer blanc (c'est pas ma voiture ni ma couleur préférée mais bon c'est Hollywood et c'est tellement Bruce) vers la suite royale d'un hôtel genre Ritz où Bruce a semble-t-il ses habitudes puisque le concierge lui lance des œillades complices en lui tendant la clef de sa chambre.



Alors à partir de là c'est close combat dans les draps en satin noir, Bruce assure comme une bête, et IL GARDE SON CHAPEAU, qui à aucun moment ne tombe, c'est incroyable. Grosso modo on est en phase Bruce et moi, on se comprend sans se parler, il SAIT ce que j'attends, il possède une science sexuelle démentielle.



Je me suis réveillée à ce moment là...ce qui me laissa un peu sur ma faim car je sentais bien que Bruce pouvait facilement remettre le couvert mais bon ya un temps pour tout dans la vie, un temps pour s'amuser et un temps pour prendre sur soi...