lundi 16 novembre 2009

Poivrot mon ami

Il m'est arrivé dernièrement une mésaventure que nous pourrions attribuer aux ravages de l'alcool. Précisons tout d'abord et de façon très nette en guise de préambule sanitaire : l'abus d'alcool est très dangereux, j'ai failli y laisser une paire d'escarpins entre 2 pavés disposés de guingois.


Alors que je quittais une soirée passablement arrosée, j'avais eu la présence d'esprit de me garer non loin pour éviter tout vautrage dû au port de talons honteusement hauts et peu compatibles avec un état de déséquilibre causé par l'alcool.

D'aucuns diront que j'eus dû prendre un taxi : malheureusement je ne pouvais pas marcher jusque là. Et c'est contrite que je reconnais avoir eu un comportement idiot en prenant ma voiture, mais c'est bien là tout le problème de l'alcool, on ne se rend pas compte qu'on est stupide, on est justement persuadé d'assurer grave !



Bref, je pris donc les commandes de mon bolide et roulais bravement à 35 km/heure en passant devant la préfecture de police, chemin que je jugeais à ce moment là parfaitement judicieux en raison de la présence rassurante de policiers qui me mettait à l'abri de toute tentative de car jacking. Danger que je mettais à ce moment précis en top liste des fléaux qui me guettaient.



Au bout de 10 mn d'un trajet pénible, d'un franchissement de ligne blanche pour faire 1/2 tour car allez savoir pourquoi mon sens de l'orientation légendaire m'avait une fois de plus fait défaut, j'arrivais donc dans ma rue et m'apprêtais à pester pendant de longues minutes contre la pénurie de places. Les dieux des poivrots étaient avec moi sans doute puisque je trouvais une place en bas de chez moi. Il ne me fallut qu'environ 17 mn pour faire le créneau et essuyer les insultes d'un chauffard impatient derrière moi qui estimait surement que les femmes seraient mieux aux fourneaux/sous un voile/cadenassées plutôt que derrière un volant.



Je rentrais chez moi épuisée, nauséeuse mais avec la satisfaction d'avoir laissé mon véhicule en lieu sur sans avoir eu d'accident.



Une semaine après, je décidais de prendre ma voiture pour faire une course. Quelle ne fut pas ma stupéfaction quand je remarquais que gisaient sur le fauteuil passager quelques détritus, dont une bouteille de coca vide. Je réglais machinalement le siège, détail qui ne laissa pas de me confondre, ma taille ayant peu évolué ces 20 dernières années. En posant les mains sur le volant je constatais avec horreur qu'il était enduit d'une matière vaguement collante et que le pare brise aussi comportait quelques traces que je préfère prendre pour des giclées de coca. Je démarrais néanmoins, perplexe mais décidée à ne pas perdre de temps.

C'est alors que le signal d'une portière ouverte se mit à retentir sans discontinuer malgré mes tentatives de fermeture centralisée des portières.

Au bout de quelques centaines de mètres je m'arrêtais pour constater que la portière passager avait été ouverte mais sans être forcée.

Tous ces indices m'ayant mis sur la piste d'une situation anormale je me retournais pour vérifier l'état de mon siège : celui ci présentait une auréole géante et humide. Mon sang ne fit qu'un tour et je repartis chez moi pour procéder à une désinfection au napalm des parties contaminées.

Après avoir narré cet épisode à différentes personnes, la version la plus plausible est que j’aurais omis de fermer ma voiture en rentrant bourrée chez moi. Un poivrot clochardisé y aurait alors élu domicile, m'ayant peut être aperçue dans le même état que lui, il aurait estimé que nous étions frères de galère et que je comprendrais certainement cette intrusion.



Cette anecdote est donc bien la preuve que l'alcool est très néfaste et peut induire des comportements risqués. La prochaine fois je me ferai ramener en scooter.

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