mercredi 20 février 2013

Gertruda




Dans la série « les histoires vécues, c’est beaucoup plus drôle quand ça arrive aux autres », j’ai reçu dernièrement les confidences de Gertruda (de St Giniez).Gertruda avait fait la connaissance d’un jeune homme (John Diego de Lyon) tout à fait bien de sa personne, particulièrement charmant physiquement et intellectuellement réjouissant.

Gertruda et John Diego, tous 2 célibataires endurcis, étaient ravis par cet éloignement géographique qui rendait leur relation épisodique et totalement libre. Relation que l’on pourrait cataloguer dans le registre des « plans cul inscrits dans la durée avec une personne de confiance ».

John Diego avait stipulé à Gertruda que son statut de célibataire était non négociable, il en allait de même pour Gertruda.

Les périodes séparant leurs réunions étaient marquées par l’envoi de photographies (les fameux sextos) particulièrement évocatrices, dénuées de toute retenue, tant leur confiance était réciproque.

Au fur et à mesure des semaines, Gertruda réalisait que leurs rencontres, au départ hebdomadaires, prenaient un rythme quasi mensuel. Gertruda proposa plusieurs rendez-vous que John Diego déclinait systématiquement en fournissant toujours des arguments bétons pour excuser son indisponibilité. Il rassurait sans cesse Gertruda sur la fermeté de ses intentions de poursuivre cette relation.

John Diego était de plus en plus demandeur de photos. Mais de rendez-vous pour la gaudriole, point.

Gertruda s’était donc lassée de cette relation textuelle et virtuelle qui ne lui apportait rien. Gertruda arrêta donc l’envoi des photos, ne répondit plus aux textos suppliants de John Diego et commença même à s’inquiéter de ce comportement paradoxal qui faisait soupçonner chez John Diego une tendance à vivre uniquement de fantasmes.

Quand un jour, Gertruda reçut une nouvelle supplique de John Diego l’exhortant à envoyer des échantillons numériques de ses parties les plus charnues. La requête était accompagnée d’une photo de John Diego, prise dans sa salle de bain, en tenue d’Adam.

Et là nous atteignons le point fatal de cet épisode, le point culminant du suspens !!!!!!!! Comme toutes les femmes, Gertruda avait un sens aigu de l’observation (ce que nous appelons le sens du détail, la vision de près, que nous avons hérité du temps où nous vivions dans les grottes à nous occuper de faire griller les steaks de mamouth et coudre les peaux de bêtes pendant que nos hommes partaient chasser et développaient leur vision globale), Gertruda fut donc immédiatement attirée par un détail sur la photo. Un détail qui n’avait rien à voir avec la plastique avantageuse de John Diego. Non. Gertruda détaillait les objets disposés sur le rebord de l’évier et qu’elle voyait se refléter dans le miroir. Savon : 1 , eau de toilette : 1, verre à dents : 1 , brosses à dents : 2.

Gertruda eut donc tout à coup l’explication de l’espacement de leurs rencontres : John Diego s’était bien gardé de lui dire qu’il avait rencontré quelqu’un.



Gertruda décida donc de ne pas laisser John Diego dans l’illusion qu’il pouvait continuer à la berner et lui envoya le texto suivant «Bien noté les 2 brosses à dents ». La réponse de John Diego nous plonge dans la part la plus lâche et la plus sombre de l’homme : « bien sûr : l’ancienne et la nouvelle »…

Peut-on imaginer réponse plus pathétique et ridicule ?

Garçons, nous vous en supplions, faites gaffe aux détails !!!!! Et surtout, ayez le minimum de respect du à une femme, ou à n’importe quel être humain quelque soit son sexe : ne faites pas semblant d’ignorer que la personne est dotée de neurones !





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